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La Ravoire - Sanatorium
christiane maire
25 août 2019

J'écris parce que ...

Tout d'abord j'ai commencé à écrire ce blog pour honorer une des infirmières de La Ravoire - Mémère alias Christiane Maire - elle était en train de mourir et je ne voulais pas que toute la gentillesse qu'elle nous avait donné parte avec elle sans qu'il n'en reste rien ..

Je voulais aussi laisser une trace pour mes enfants, pour qu'ils sachent ce que j'ai pu vivre. Mais en fait, égoistement c'est pour moi que j'écris ! Ma thérapie des 60 ans ...

En fait, tout ce que j'ai pu ressentir en ayant été malade, en étant hospitalisée à La Ravoire, en étant séparée de mes parents à une age crucial il fallait que cela sorte

A 14 ans quelle tragédie d'être arraché à sa famille ! Qui peut se rendre compte de ce que j'ai pu ressentir quand du jour au lendemain je n'avais plus le droit de sortir jouer avec mes camarades - d'aller à l'école - de voir mes ami(e)s !

Cela a été tellement brutal et rapide entre le moment où on a dianostiqué ma maladie et mon départ pour La Ravoire que certains de mes copains ont cru que j'étais tout simplement .. MORTE !

Comment aurais je pu réaliser tout de suite que je partais pour plus d'un an sans ma famille ? Je n'ai pas eu le temps de faire mes adieux à mes endroits à moi de mon enfance .. de mon collège .. de tous ces ami(e)s qui avaient grandi avec moi .. j'ai disparu du jour au lendemain sans la moindre explication.

Je me suis volatilisée de mon chez moi ..

Durant plus d'une année je n'ai plus appartenu à ma famille -- j'étais loin de tout les êtres qui étaient avec moi depuis le début de ma vie. J'avais l'impression d'être punie, d'avoir fait quelque chose de mal !

Bien sûr mes parents m'écrivaient de temps en temps mais ce n'était pas comme aujourd'hui .. pas d'internet .. pas de skipe et même pas de téléphone à la maison ! Les seules communications étaient par courrier trop rares et où je recevais un peu d'argent de poche pour pouvoir m'acheter des timbres pour écrire et échanger avec les miens ! Au fil des mois les échanges avec ma famille se cantonnaient à "Je vais bien" -- "Je mange bien" -- "Je suis sage" -- "Je prends bien mes médicaments" -- "Vous me manquez" -- "Je pourrais avoir 10 ou 20 francs par retour courrier" ??

Les miens ont ils pensé que je découvrais aussi le froid sans y être préparée moi la fille du Sud ? Je n'avais pas "l'équipement" pour la neige et le froid et mes parents n'avaient même pas la culture du froid. Tout cela pour expliquer l'écart qui se creusait entre ma famille et moi ..........

Et puis au fil du temps j'ai retrouvé des ami(e)s, je me suis fait des souvenirs sans ma famille. Parfois je ne pensais même plus à eux ou quand je pensais à eux c'était parce que je n'avais plus d'argent !

Faire le voyage de Montpellier à Passy que ce soit en voiture - en autobus ou en train était long et pénible. Les routes n'étaient pas comme aujourd'hui. Et faire autant de kilomètres pour me voir 1 ou 2 heures max .. en tout j'ai eu 5 ou 6 visites en un peu plus d'un an et j'ai pu rentrer chez moi quelque temps pour le mariage de ma soeur ..

Alors j'ai recréé mon propre univers avec ma propre famille. Tous les souvenirs de mes 14-15 ans sont sans mes parents ! Ils sont avec Brigitte - Mes 2 Claudine - Kheira - Kate - Sylvie - Albert - Bernardino - Claire - Yannick - Mémère - Toto et tous les autres mais pas mon frère - ma soeur - ma mère - mes cousins cousines etc - mes copains et copines de Montpellier ..

Et encore une fois il a fallu repartir et tout quitter ! Et il a fallu que je retourne vivre dans cette famille qui m'avait abandonnée un peu plus d'un an avant et qui m'arrachait à mon cocon protecteur !

Je n'étais plus la même en revenant j'avais vécu une drôle d'aventure et je ne pouvais pas en parler ni à mes parents ni à personne !

Tout ce que j'ai ressenti à La Ravoire a du être enfoui durant des années et même si j'ai plus ou moins garder le contact avec Mémère, je n'ai pu partager tout cela avec personne

Mes parents voulaient que j'oublie et ils pensaient que c'était tellement simple de le faire qu'ils ne pouvaient pas comprendre ce que j'ai ressenti en partant. Et ce départ que j'ai à nouveau vécu comme une punition je n'ai pu le partager avec personne !

Quand j'écris j'essaie de faire passer mes émotions, de décrire ce que j'ai pu vivre, d'enfin partager avec quelqu'un ce que j'ai vécu et ressenti.

La disparition de La Ravoire a été d'une violence inouïe. J'ai pleuré mes souvenirs qui sont partie avec elle. J'ai pleuré mon passé méconnu de tous. J'ai pleuré mon impuissance à la sauver !

Il m'a fallu du temps pour me remettre à écrire parce qu'il a fallu que j'arrive à surmonter le "deuil" de La Ravoire. Et puis j'ai réalisé que mes souvenirs étaient à moi et que je pouvais maintenant les partager sans crainte du dégout des autres ..

La tuberculose appartient au passé.

Moi j'ai eu la chance de survivre à cette maladie et j'ai été séparé de ma famille un peu plus d'une année. D'autres n'ont pas survécu ou sont restés des années à La Ravoire

Maitenant tout cela c'est mon passé -- mon histoire et je continuerais à la raconter sauf si je n'ai plus rien à raconter -- plus de sentiments à partager !

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9 août 2019

Un des premiers médecins de La Ravoire ..

Je vous présente un des premiers médecins de La Ravoire .. le Docteur Kanony de 1931 a 1939

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9 août 2019

A la recherche de notre passé (encore ..) !!!

67832593_2490520414331963_2280710544224681984_nMichel a eu la délicate mission d'aller aux archives de Hte Savoie suite à notre demande pour chercher des douments concernant La Ravoire et pour le moment voilà ce qu'il a trouvé ..

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9 août 2019

Colo ou sana ?

Il est vrai que les dernières générations à La Ravoire ont eu des privilèges que d'autres n'ont pas eu ..

Nous allions faire de grandes balades dans Passy ou aux alentours et ces sorties étaient mixtes parfois

Nous avions le droit de partager certaines activités et l'école aussi était mixte ..

Par contre la télé était à tour de rôle

L'étage des garçons au rez de chaussée était largement dépassé par les 2 étages des filles et les histoires d'amour se sont multipliés au fil des ans

Bernardino qui sortait toutes les nuits ou Yannick et Claire qui se sont fait renvoyés parce que surpris en mauvaise posture

On pourrait croire que notre vie ressemblait à une colonie de vacances mais les traitements nous ramenaient très vite à la réalité .. nous étions malades !

Activité du jour Colonie de Vacances La Ravoire : tubage !!!! ou des dizaines de cachets à prendre pendant les repas .. ou les siestes forcées matin et soir

Non nous n'étions pas en colonie de vacances ! Même si nous n'étions pas malheureux et que nous les dernières années nous avions des privilèges pas accordés aux autres nous n'étions pas en vacances

La tuberculose même en phase de régression n'était pas une banale maladie .. nous n'avions pas de souffle et en moins de 10 minutes nous étions KO !

Pas de surpoids chez nous mais des gens bouffis par la cortisone et autres "bonbons" que nous avalions en essayant de ne pas vomir ..

Les perfusions de 4 à 6 heures avec de grosses aiguilles qui nous pétaient les veines un jour sur 2 .. les séances de tomographie que nous détestions tous ..

Seuls avantages nous étions gâtés et choyés par une équipe médicale et autres qui prenaient soin de notre santé et nous ont donné un de l'amour familial qui nous manquait tant ..

Qui ne se souvient pas des gâteaux de riz et de semoule de Maman Dino ou de sa tendresse après la torture du tubage ? Qui peut oublier la gentillesse toute montagnarde de Mémère ?

Qui a oublié les copains et les copines et les fou-rires et les disputes et les réconciliations et les amours presque poétiques .. en tout cas pas moi !!!

Non La Ravoire n'était pas une colonie de vacances .. elle était bien plus que cela !!! La Ravoire nous a protégés et guéris  .. en cela elle ne pourra que rester dans ma mémoire .. je lui doit tant

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3 août 2019

Le plus dur et le plus désespérant ..

.. c'est de ne pas retrouver les personnes qui ont partagé notre époque à la Ravoire ..

Je suis la dernière génération sanatorium de la Ravoire et pourtant je n'ai pu retrouver que 4 de mes amies .. et pas un seul mec !!!

On aurait pu croire que retrouver des copains aurait été plus simple - les femmes se marient - changent de nom - et bien non j'ai retrouvé 4 amies de cette période et pas un seul homme.

J'aurais bien aimé retrouvé les copains Bernardino - Albert - Yannick et bien d'autres mais rien .. même les recherches sur facebook sont restées vaines

Encore j'ai de la chance certains n'ont retrouvé personne et sont partis troublés par l'absence des autres. Pourquoi ? comment ? impossible de dire ce qui se passe dans la tête des gens ..

Certains veulent oublier et ne plus y penser .. d'autres ne veulent pas que cela se sache -- et les derniers n'y pensent même plus !!

Quelque soit la raison sur les milliers d'enfants et d'adolescents qui sont passés à la Ravoire nous sommes à peine une vingtaine sur notre page facebook et combien viennent lire en anonyme ? impossible à dire

Pourquoi vouloir oublier cette période de notre vie ? La tuberculose était honteuse pour certains pour d'autres impossible de raconter et avec le temps qui passe les souvenirs s'en vont eux aussi ..

J'ai écris des cahiers journaux durant cette période ce qui me permet de me souvenir .. et pourtant j'ai vécu le massacre de mes souvenirs de ma mère et de ma soeur car pour elles il faillait que j'oublie ..

Mais comment oublier ce que cette maladie m'a apporté en bien et en mal ? Elle a fait de moi ce que je suis aussi !  J'ai eu honte et j'ai eu peur - j'ai eu mal et j'étais terrifiée par l'idée de mourir ou de vivre les pires conséquences de cette maladie.

Malgré tous les aspects négatifs de cette maladie je n'ai pas pu oublier et la mort de Mémère est venue déclencher chez moi l'obligation d'écrire mon histoire.

Car ce blog c'est bien mon histoire et même si elle est identique à d'autres cela reste mes souvenirs et mes sentiments.

L'école vue d'en haut

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3 août 2019

Partie à la recherche du Docteur Vaquette

Apprendre que notre Toto a été un résistant durant la IIème WW ... grâce à Michel .. et décider de partir à sa recherche sur le net ..

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Mission impossible .. sur le net aucune recherche pour le moment a donné des résultats .. impossible de savoir où il est mort et enterré ... impossble de retracer sa vie ..

Ce qui est triste surtout c'est qu'il a fait des choses superbes comme être un père pour des générations d'enfants et d'adolescents malades ..

Sur le net on trouve le passé de tellement d'inconnus mais lui rien du tout. A croire qu'il a disparu de la surface de la terre et qu'il n'a jamais existé

Et pourtant André Vaquette Docteur a existé et c'était un homme formidable. Une belle personne

VAQUETTE RAVOIRE

Depuis des années nous sommes tous à la recherche de nos archives qui retraceraient notre histoire à la Ravoire, notre maladie et nous ne trouvons rien !

Les Anciens du Roc des Fiz pourront retrouver leurs archives mais pas nous ... Comme pour Toto nous n'avons pas de passé sur la toile à part ce blog qui essaie de faire revivre notre histoire ...

 

3 août 2019

Cela fait longtemps

 

... que je n'ai pas écris .. !!

La destruction de la Ravoire a été pour moi et je pense pour tous ceux et celles qui ont été là bas la fin d'une histoire ..

C'est la fin de nos souvenirs ..

Tant que la Ravoire était debout elle contenait nos souvenirs et toutes les émotions que l'on a pu ressentir mais là c'est fini .. plus rien !!

Avec l'aide de Brigitte (ma complice de toujours ..) et de son mari nous avons pu récupérer quelques éléments de la Pergola .. mon mari voulait que nous puissions la remonter dans notre jardin mais malheureusement les années sans soin et le transport ont eu raison de la plupart des montants et cela n'a pas été possible de tout récupérer au final ..

Au moins les montants gravés sont maintenant en sécurité ..

Malgré la perte de notre Ravoire j'ai encore et toujours des choses à raconter .. à raviver notre mémoire et nos souvenirs

Je dois m'y remettre pour moi bien sûr .. pour ne pas oublier mon passé et surtout pour ne pas le renier ..

La Ravoire n'est plus là et à la place il y a un immense terrain vide et mort. Mais moi je suis là encore et tous les souvenirs que je peux dévoiler seront des moments de vie où la Ravoire revivra ..

 

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4 avril 2018

Je sais cela fait longtemps

La vie passe trop vite je n'ai pas eu le temps de me retourner que je suis déjà grand mère et à la retraite ..

A la retraite comme Brigitte et pratiquement tous les anciens et anciennes de la Ravoire .. Je suis partie en 73 et le sanatorium a fermé la même année et nous étions si jeunes et maintenant nous sommes tous des grandes personnes

Le temps a passé mais nos souvenirs sont toujours là .. éternellement ancré dans nos mémoires

Il m'a fallu du temps pour accepter que tout cela n'existe plus. Il m'a fallu du temps pour comprendre et réaliser que quand je retournerai en Hte Savoie à la place de la Ravoire il y aura un grand vide

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ECOLE VU DU TOIT 2010

15 novembre 2017

C'est toute mon histoire qui est partie

LA RAVOIRE PANO

Toute une partie de l'histoire de ma vie .. de la vie de toutes celles et ceux qui ont du vivre à la Ravoire .. qui part en poussières ...

Nos souvenirs maintenant ne sont plus que gravas .. débris 

La Ravoire n'est plus. Les premiers coups de la destruction ont fait leur preuve et ils détruisent non seulement un bâtiment mais toutes nos histoires .. tous nos souvenirs.

Je savais que ce moment arriverait depuis très longtemps mais j'ai espéré un miracle ou quelques problèmes qui retarderait ce moment douloureux.

mais voilà il n'y a pas eu de miracle .. et les engins ont détruits tous mes espoirs et tous les espoirs de toutes celles et ceux qui ont vécu la même histoire que moi, qui ont partagé mon passé.

Je me sens triste, comme orpheline, comme si une partie de moi était définitivement partie à jamais.

Je garde en tête mes souvenirs, mes ami(e)s que j'ai retrouvé mais de savoir que cet endroit n'existera plus est vraiment pénible.

Je l'ai souvent écrit ici, cet endroit avait la mémoire de nos pleurs et de nos rires, de notre tristesse d'être séparé de nos familles, puis d'être arraché à cet endroit et de perdre à nouveau la possibilité de vivre encore là bas.

De mon école, il ne reste maintenant plus rien. De ma chambre, du réfectoire, des escaliers qui étaient là pour me consoler quand tout allait mal pour moi, il ne reste que de la poussière, des débris, des gravas.

Chaque coup de pioche détruit un peu plus les souvenirs de tant d'enfants.

Je n'avais pas demandé d'être malade, je n'avais pas demandé d'être hospitalisée durant 1 ans et demi. Je n'avais pas demandé d'être envoyé loin de ma famille à l'âge où l'on en a le plus besoin. Je n'avais rien demandé de tout cela, et pourtant je remercie ma bonne étoile de m'avoir envoyé à la Ravoire. Il est presque impossible de raconter mon ressenti envers cet endroit qui n'existe plus.

J'ai pleuré, j'ai eu peur, mais cet endroit m'a aidé à me construire, à être devenue la personne que je suis maintenant. J'ai détesté cet endroit, et puis j'ai appris à l'aimer, et maintenant il n'est plus que poussière ...

Comment dire tout ce que je ressens ? comment raconter par des mots tout ce que j'ai ressenti d'avoir été envouyé en sanatorium. comment faire comprendre que malgré tout j'y étais heureuse ?

La maladie m'a forgé. Elle m'a aidé à grandir un peu plus vite, mais j'ai toujours eu peur à chaque instant de ma vie de tout perdre en un instant, d'être encore une fois abandonnée. 

Il me reste mes souvenirs. Des souvenirs que je ne peux pas partager. Je peux les dire, et même les écrire, mais les partager impossible, car ils sont à jamais les miens.

Qui se souviendra que la tuberculose était une maladie grave et contagieuse qui touchait aussi bien les enfants que les adultes ? qui pourra se souvenir que pour guérir il fallait se séparer des gens que l'on aimait ?

Qui saura  que la séparation de ma famille a été aussi dure que la séparation des mes ami(e)s de la Ravoire ? Comment expliquer qu'après 1 an et demi passé là bas je ne voulais plus repartir ? j'aurais voulu rester.

Voilà un chapitre de ma vie se ferme. Je sais que mes souvenirs ne seront pas poussière. Ils sont en moi et je les partage avec tout ceux que j'ai retouvé et qui maintenant font partie de ma vie présente.

 

22 mars 2017

Kate

Ma chère Kate,

Tu as été ma dernière amie à la Ravoire, et surtout celle que j’ai conservé le plus de souvenirs. Peut être parce que j’ai partagé plus longtemps la chambre, avec ta sœur Sylvie. Peut être parce que nous avons durant de longs mois inventé un monde ailleurs.

Peut être parce que tu es partie 5 ans après la Ravoire, laissant mari et enfants dans un désespoir jamais consolé ?

A ton arrivée, j’étais assisse comme à mon habitude sur les marches des escaliers qui menaient au dernier étage, celui des « grandes ». Tu es passée devant moi et tu m’a fait le plus beau des sourires, et c’est comme cela que nous sommes devenues amies.

Tu avais la chance d’avoir été malade avec ta sœur Sylvie, plus discrète mais tout aussi attachante, et toutes les 3 nous sommes rapidement devenues inséparables.

Tu venais de Maubeuge, avec cet accent si particulier, et moi du sud. Nos accents ont fini par se mélanger et nous avions même notre propre langage fait d’un mélange d’expressions de nos régions.

« Mon panane dame cul » (traduisez mon pied dans ton cul) est devenu notre phrase de ralliement, notre manière de communiquer et de nous faire rire même dans les situations les plus dramatiques.

Dès ton arrivée, nous avons demandé à être toutes les 3 dans la même chambre, à l’étroit certes, les chambres étaient prévues pour 2, mais nous étions ensemble toutes les 3 à nous inventer une autre vie.

Tu venais aussi d’un monde de groupies des Rolling Stones, et tout tournait autour de ce groupe, tes copains, ton unique amour Patrick.

Tu avais souvent de la visite, même parfois pas autorisée, car nous avions des quotas (1 x tous les 3 mois) à ne pas dépasser. Mais ta famille était tout le temps là. Soit ta maman, soit Patrick, soit tes amis, soit tous ensemble. C’était adorable d’avoir comme cela le mélange de passé, de présent et de futur ensemble.

On parlait tout le temps des Stones, d’Elvis, de musique. Nous rêvions ensemble de rencontrer Mick Jagger et Keith Richards, nous continuions à pleurer Brian Jones et nous le faisions encore vivre dans notre monde imaginaire.

Nous avions décidé du nom de nos enfants, Bianca et Jade pour les filles, Mickaël et Brian pour les garçons.

A nous 3 nous étions un clan, une famille.

C’est de toi que j’ai gardé le plus de souvenirs, et tu as été le bonheur d’être à la Ravoire.

Bien sûr, nous nous disputions pour des banalités, mais nous restions amies et solidaires.

Et je suis partie.

Tu as eu 2 filles que tu as appelé Bianca et Jade, tu as tenu ta promesse, mais pas moi. J’ai tenu la promesse de te revoir, mais la vie a décidé que tu devais nous laissé avant que je puisse le réaliser. Tu es partie à 25 ans sans crier garde, sans que personne puisse te garder, parce que tu avais mal à la tête. Tu es partie et tu m’as laissé me débrouiller seule dans la vie. Tu as laissé tes enfants et ton mari. Tu as laissé derrière toi tant de personnes au désespoir.

Tu étais ma meilleure amie, mon âme sœur, et tu es partie.

Tu restes à jamais dans mon cœur.

KATE

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