Témoignages
Je viens de lire les témoignages des Anciens du Roc des Fiz et je me rends compte à quel point j'ai eu de la chance d'être soigner à La Ravoire plutôt que dans cet autre établissement.
J'ai eu cette chance d'être entourée d'un personnel bienveillant
Les tubages étaient une véritable torture mai Maman Dino savait toujours comment nous faire oublier cette horreur --
Mémère était rustre mais elle avait toujours le sourire et un chant à ses lèvres -- chant religieux pour la plupart - Elle prenait très souvent son service en retard ou juste à l'heure avec ses chaussures de montagne avant de se changer rapidement - Elle ne voulait pas que l'on s'appitoye sur notre sort et elle avait toujours une parole rustre certes mais rassurante
Toto lui c'était le "Paternel - l'Autorité bienveillante" qui nous protégeait de tout. On pouvait lui parler de nos doutes et de nos craintes. Il nous expliquait notre maladie avec des mots que nous pouvions comprendre.
Scopel - Gavard et toutes les autres infirmières et soignantes étaient sévères certes mais nous avions toujours le sentiment d'être en famille plutôt qu'en sanatorium
Quand je lis les séances dentiste des Anciens du Roc des Fiz je me dis que nous avons eu de la chance d'aller à Sallanches dans un cabinet entaire et d'avoir des soins de qualité. L'après midi dentiste, nous étions dispensés de cure de silence. Je pense que toutes générations confondues nous aimions prendre le taxi et aller à Sallanches. C'était un moment d'ailleurs où nous sortions de notre sanatorium pour se rendre compte que le monde existait encore
Je me souviens des promenades que nous faisions le plus souvent avec Mémère -- elle nous a fait visiter tous les alentours de la Ravoire et nous a fait escalader sa chère montagne - nous a initié aux raquettes et à la luge en hiver - Elle nous parlait des fleurs et des pierres de tout ce qu'elle pouvait ressentir dans sa montagne. Elle nous parlait de ses enfants qu'elle avait adopté et que nous connaissions tous. J'ai toujours eu l'impression de faire partie de sa vie - de sa famille et c'est pour cela que j'ai toujours eu une pensée pour elle et c'est aussi pour elle et pour sa mémoire que j'écris sur ce blog depuis plus de 15 ans maintenant
Au contraire du Roc des Fiz nos soignants n'étaient pas des Soeurs et la religion ne prenait pas le dessus sur nos soins. Et pourtant nous allions tous à la messe le dimanche car même notre curé était un être d'exception ! Il aimait Véronique Sanson c'est dire ....... !
Nos chambres étaient spacieuses et aérées. Nous avions de la place pour vivre avec l'immense parc avec une vue imprenable sur le Mont Blanc
Bien sûr - et je l'ai déjà expliqué - être séparé de ma famille était une horreur en soi mais j'ai eu la chance d'avoir une autre famille qui a pris soin de moi et de ma maladie. Une famille composée de tous les soignants de La Ravoire.
Ma maladie a été une torture. J'ai souffert dans mon corps.J'ai connu à 14 ans l'angoisse de la vie et de la mort suspendue à mes poumons. J'ai connu la séparation de tous ceux que j'aimais. Elle a changé totalement le cours de ma vie. Elle a fait ce que je suis maintenant. Mais je garde d'elle tous les moments que j'ai passé à La Ravoire - bons ou mauvais.
Quand je lis leurs conditions de vie je me rends encore plus compte de la chance que j'ai eu d'être hospitalisée à La Ravoire !