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La Ravoire - Sanatorium
rimifon
18 janvier 2017

La démolition de la Ravoire est programmée pour cette année ..

Et oui maintenant c'est vraiment officiel .. la Ravoire sera détruite cette année 

Ce ne sont pas de simples murs et briques qui seront détruits mais le passé de plusieurs générations d'enfants malades de la tuberculose qui partira sans les bennes de l'oubli

C'est aussi le dévouement des années durant de nos soignants et de toutes les personnes qui ont essayé de rendre notre prison-séjour plus agréable

C'est l'histoire de nos pleurs et de nos rires qui disparaitra, de nos peines et de nos joies.

J'ai souvent raconté ici nos arrivées mouvementées à nous tous et notre sentiments d'abandon de nos familles .. raconté nos pleurs de quitter nos proches et notre famille, nos parents, nos frères, nos soeurs

J'ai aussi souvent raconté nos départs avec le même sentiments qu'à notre arrivée de quitter notre (nouvelle) famille. Car là aussi nous devions quitter nos proches.

La Ravoire c'est tout cela, nos peurs de la maladie, nos joies et nos peines. C'est toute une palette de sentiments contraires que tant d'enfants ont ressentis. 

Parfoois j'ai l'immpression qu'en écrivant nos histoires je réactive un passé enfoui durant des années par l'oubli justement de cette maladie, par l'oubli de toutes les personnes qui ont rendu mon séjour plus joyeux, par ces amitiés qui ont traversé le temps et que je retrouve petit à petit.

La Ravoire c'est tout cela. Cet endroit restera mon passé, mon histoire oubliée et retrouvée. Nous avons failli mourir là bas et nous sommes encore en vie, grâce à tous ceux qui ont rendu tout cela possible. Nous sommes des survivants 

Ce n'est plus maintenant qu'un tas de pierres et de débris ravagés par le temps et les vandales, mais c'est avant tout l'histoire de tous ces enfants qui sont arrivés paniqués dans cet endroit et qui l'ont quittés en se promettant de ne jamais l'oublier

 

LA SIESTE

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11 janvier 2017

Une nouvelle année

 

LA SIESTE DES GRANDES

Cette année a bien démarré 

J'ai retrouvé en une journée 2 personnes qui étaient à la Ravoire

Claudine qui était en même temps que Brigitte et moi 

et

Yolande qui est partie juste avant que j'arrive

Cela fait plaisir de retrouver des camarades qui ont vécu la même histoire que moi. Cela fait plaisir que la famille s'agrandisse encore et encore 

La Ravoire dans quelques temps n'existera plus mais nous serons encore là pour raconter la vie de cet endroit qui a tant compté dans ma vie et dans celle de tellement d'enfants .. Cela fait du bien de retrouver des personnes qui ont connu la Ravoire car à chaque fois qu'une nouvelle personne arrive elle nous amène ses souvenirs et son passé. 

C'est important de retrouver les personnes qui veulent se souvenir car combien ne veulent plus rien savoir de ce passé qui peut paraitre honteux pour certains, Honteux certes mais c'est notre passé et on ne peut l'oublier. 

De toutes les générations d'enfants et d'adolescents qui ont été malades et hospitalisés à la Ravoire nous sommes encore qu'une poignée à nous souvenir. 

Didier rassemble tous les documents qu'il trouve et passe son temps libre à chiner et à acheter des documents rares pour que cette mémoire perdure. Il est la personne la plus importante de notre famille car il est la mémoire de notre passé et toutes ses trouvailles sont autant de bijoux qui garderont la Ravoire en vie.

 

 

4 août 2016

Encore 8 jours ...

ARTICLE

 

 

Maintenant cela devient de plus en plus sérieux et j'espère que tout se passera bien .. 

Il me tarde de revoir les anciens et j'appréhende aussi ..

On verra bien

21 juillet 2016

Le rassemblement approche

Et puis il approche et plus je suis impatiente et inquiète de savoir qui sera là .. 

Revoir ma Brigitte sera un moment de joie et d'émotions partagée .. je ne l'ai pas revu depuis plus de 40 ans ..

Nous étions si jeunes .. nous avons tellement partagé toutes les deux 

Et nos routes se sont séparées depuis tellement longtemps .. 

Mais il n'y a pas que cela .. savoir que notre chère Ravoire n'existera plus dans quelques mois c'est tout un pan de notre histoire qui va disparaitre avec elle. Nos souvenirs bons ou mauvais .. mais surtout l'histoire de notre maladie si honteuse encore aujourd'hui pour certains

Que va-til rester de son histoire ? nos souvenirs ? 

Avec sa disparition c'est aussi le souvenir de Mémère et de tous nos soignants qui ne sera plus là .. Madame Gavard et sa voix si particulière .. Madame Scopel .. Mme Fivel et toutes les autres .. Maman Dino qui nous nourissait à coup d'amour et de patience

Et bien sûr notre cher Toto .. notre médecin qui nous a servi de père durant notre hospitalisation. Il savait nous rassurer et nous protéger de l'extérieur parfois si hostile envers nous. Il était présent comme un père veillant à notre confort et à ce que nous soyons heureux malgré notre maladie et ses risques

Voilà la Ravoire va disparaitre .. adieu notre salle de ciné .. adieu le Lazaret .. adieu ces escaliers qui ont été le témoin de nos peines et de nos joies ... adieu nos chères montagnes qui nous apaisaient pendant la sieste .. 

Adieu notre école si belle encore aujourd'hui .. adieu notre parc si vaste et si beau 

Adieu tous ces endroits si magiques que nous avons détesté puis aimé 

Nous devons dire aurevoir à cet endroit si particulier de notre enfance et le garder dans nos mémoires et je sais déjà que le 14 aout ce sera terrible de le faire 

 

10

14 juillet 2016

Les vacances sont finies

Et voilà c'est reparti pour quelques mois à bosser en pensant aux nouvelles vacances ..

J'ai profité du soleil du Sud pendant plus d'un mois et là faut repartir au travail dès demain

Vacances n'a pas voulu dire repos car juste avant mon départ, avec le groupe Facebook de la Ravoire nous avons décidé de nous retrouver les 13 et 14 Août pour dire défibnitivement aurevoir à la Ravoire qui devrait être détruite dès début Septembre

Nous avons décidé d'en faire un évènement et de demander aux Roc des Fiz et à Martel de Janville de participer à ce souvenir commun ..

J'ai contacté la Mairie et le Daphiné Libéré et en principe tout devrait être avec l'accord de la Mairie de Passy et avec la pub du journal local

2 adjoints seront présents et nous pourrons nous promener une dernière fois dans la Ravoire ..

Et après ce sera fini 

L'école vue d'en haut

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26 mai 2016

L'heure des vacances

Et oui il est temps de penser aux vacances ..

Comme vous tous je vais prendre du bon temps et je vais aller chauffer mes vieux os au soleil de mon Sud à moi ..

Ne vous inquietez pas si je ne publie rien .. je reviendrais bientôt

 

Bisous à vous tous

 

 

 

 

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26 mai 2016

Toutes les années recherchent des anciens

Nous sommes un groupe sur Facebook représentant pratiquement toutes les années de la Ravoire et toutes ces personnes recherchent des anciens ayant vécu à la même période là bas

C'est vraiment sympa de se retrouver et de partager quelques souvenirs 

Alors si vous passez par ce blog et si vous voulez nous contacter, vous ferez des heureux .. 

PHOTO RAVOIRE PASCAL

20 mai 2016

Une personne m'a demandé ..

Une personne de mon entourage m’a demandé pourquoi je m’étais mise à écrire sur mon passé de tuberculeuse ? Pourquoi j’avais ce besoin d’étaler mon passé de malade et pourquoi je tenais tant à retrouver ceux et celles qui avaient partagé mon histoire.

C’est vrai pourquoi ?

Parce que je suis arrivée à un âge où le passé est encore plus une attache du présent. Parce que je me rends compte que la femme que je suis devenue a été aussi forgé avec ce passé. Parce que je me rends compte aussi au fil des retrouvailles que je n’étais pas seule à vivre cette aventure.

Combien d’enfants qui ont ma tranche d’âge ont connu une Ravoire ? Ce n’était pas le seul sanatorium pour enfants ? Combien d’adultes et presque de séniors actuellement ont un jour du quitter leur famille pour se faire soigner de cette maladie dont les chances de survie restaient minces ? On mourrait encore de la tuberculose en 72, et même si la plupart des sanatoriums ont fermés leurs portes entre 73 et 76, des malades ont continué à mourir, à se faire opérer pour survivre, à suivre des traitement très lourds, à ne pas pouvoir vivre tout simplement comme les autres

A l’époque de mes 14 ans, la plupart des pré-adolescents vivaient chez papa-maman, plus ou moins bien, plus ou moins heureux en famille, mais ils se construisaient dans un entourage propice et régulier. Une famille, des amis, une école, et avec tous les tracas des enfants de cet âge là. Ils détestaient très certainement leur parents, qu’ils accusaient de ne pas les comprendre, et voulaient grandir au plus vite pour faire leur vie, dans les traces de leur famille.

Moi je n’ai pas eu cela. A cet âge ingrat des boutons d’acnés ou des projets d’avenir les plus fous, j’ai attrapé une maladie. J’ai quitté ma famille, et je n’ai pas connu cette période délicate qui nous plonge dans le monde des adultes.

Moi c’est Mémère qui m’a aidé à devenir grande, ce sont toutes les personnes qui m’entouraient à la Ravoire qui ont fait de moi ce que je suis.

Même le Curé qui nous chantait du Véronique Sanson tout le temps. Même Madame Michaud qui se planquait derrière ses mouchoirs si nous avions le malheur de tousser en sa présence. Et surtout le Docteur Vaquette, l’éternel play boy qui nous considérait comme ses enfants. Il a toujours été d’une grande tendresse envers nous tous, et il prenait toujours le temps de nous expliquer l’évolution de notre maladie.

Finalement cette période délicate, j’ai eu la chance de la vivre comme si j’étais en colonie de vacances, si on fait abstraction des piqures, tubages et autres tortures liés à notre situation.

L’école oui mais pas trop ..

Nous vivions tous ensemble, nous étions dans le même bateau, avec les mêmes préoccupations et les mêmes problèmes.

J’ai eu la chance de vivre tout cela, car au final cette maladie a été bénéfique pour moi, je ne suis pas morte, je n’ai pas fait subir à mon entourage le passage enfant-ado, et j’ai eu la chance de connaitre de belles personnes.

Voilà pourquoi j’écris. Pour que reste un petit peu de cette adolescence pas comme les autres, et pour qu’à travers mon histoire continue à vivre l’histoire des milliers d’enfants qui ont connu la maladie et qui en sont sortis plus grands. 

 

Le parc toujours aussi beau

16 mai 2016

Par moments ...

J'ai l'impression d'avoir tout dit sur mon passage à la Ravoire et sur ma maladie

Par moments c'est l'inverse .. j'ai l'impression de ne pas en avoir assez parlé surtout dans ce monde où l'égoïsme est devenu religion 

Par moments je me dis aussi que je centralise tout et que de ce fait je pense avoir toutes les réponses à toutes les questions et par moments .. c'est l'inverse !

Parler de sa maladie aussi lointaine sans penser à tous ceux qui vivent une maladie quelconque, n'est ce pas de l'égoïsme et du nombrilisme ? 

En fait dans ce blog ce n'est pas de ma maladie que je voudrais parler mais du dévouement de Mémère et de sa gentilesse et à travers elle, je voudrais mettre en avant toutes ces infirmières et tous ces médecins qui se dévouent entièrement à leurs malades, car si nous avons tous guéri et que nous avons tous pu reprendre le fil de notre vie .. avoir des enfants et maintenant des petits enfants, c'est grâce à eux aussi

Mémère nous a aidé à traverser au mieux cette épreuve, et je voudrais remercier toutes les Mémères du monde en parlant de tout ce que la nôtre a fait pour nous.

Parler de Mémère c'est dire haut et fort que des personnes se dévouent pour les autres

Par moments j'espère du fond du coeur que ce blog aidera quelqu'un à comprendre que ces hommes et ces femmes sont des trésors que la vie a mis sur notre route

Mémère 1982

15 mai 2016

14 ans – 5 mois et 7 jours après ma naissance ..

13 ans et quelques mois

C’est l’âge que j’avais quand je suis tombée malade

Nous n’avons jamais été des gens riches, mais nous n’avons jamais été des gens pauvres. Nous avons toujours eu de quoi nous nourrir convenablement. Selon les clichés nauséabonds sur la tuberculose je ne devais jamais l’avoir et pourtant ..  

C’est mon père qui m’a contaminé, mais ce n’est pas vraiment de sa faute. Nous sommes des rapatriés d’Algérie où mon père gendarme a été blessé l’année de ma naissance. Il a contracté la tuberculose comme une suite logique à cette blessure.

Il a été le premier à partir en France en 1959, pour y être hospitalisé, nous l’avons suivi en 1963.

A chaque fois que les médecins pensaient qu’il n’était plus contagieux, il avait le droit de rentrer, et moi je découvrais à chaque fois mon père. Parfois ce n’était que pour quelques semaines, parfois pour quelques mois. Et à chaque fois je grandissais avec l’espoir que ce serait la dernière fois qu’il devrait nous quitter encore pour un sanatorium quelque part en France.

En 70, il est rentré pour une très longue période, et j’ai pu vivre normalement avec mon père et toute ma famille. Il ne semblait pas malade, et à part ses piqures quotidiennes contre le diabète, il menait une vie normale, avec nous. Je me promenais avec lui dès que j’avais un instant de libre. Il m’emmenait voir ses amis, au café, chez son ami le cordonnier. J’étais fière de déambuler avec lui dans les rues de Montpellier. Il m’achetait des fougasses, des tielles. Il m’emmenait chercher la première pèche à Palavas.

Nous étions complices, j’étais la dernière et il profitait de chaque moment qu’il pouvait passer avec moi. Je lui racontais mes histoires de cœur, mes joies et mes déceptions.

Ma mère surveillait de près notre relation père-fille, car elle était en permanence à surveiller les premiers signes d’une énième rechute pour mon père. Elle se brusquait quand j’embrassais trop mon papa, j’ai toujours cru que c’était de la jalousie. Elle m’expliquait que la maladie de mon père pouvait me rendre malade, et que je devais prendre des précautions, mais moi je l’accusais d’être jalouse de l’amour que j’avais pour mon père. Plus elle me disait d’être prudente, de ne pas l’embrasser ou de ne pas me serrer contre lui, plus je le faisais car pour moi elle voulait juste se mettre entre nous. Je n’ai pas compris qu’elle voulait juste me protéger de la maladie de mon père. Et elle n’a jamais compris que je profitais de lui tant que je le pouvais pour rattraper tout le temps de son absence.

La maladie ne signifiait rien pour moi, la mort non plus. A cet âge, nous pensons être éternels. Comment imaginer dans la tête d’une enfant que la personne qu’elle aime le plus est tellement malade qu’elle doit être évitée, qu’il faut prendre des précautions pour lui parler, pour l’embrasser, pour avoir juste des relations normales entre un père et son enfant.

Mon père sans me repousser, essayait lui aussi de me faire comprendre que je ne devais pas être tout le temps près de lui. Il a essayé de me faire admettre sa maladie, chose que je ne pouvais pas admettre – imaginer – comprendre – accepter

Tout cela a basculé durant l’année 1971, ma première 4ème. J’étais souvent malade. Je grandissais trop vite et je n’étais pas épaisse. Je faisais des angines à répétition, des bronchites à n’en plus finir, et je n’allais pas souvent à l’école, clouée au fond de mon lit.

J’ai fêté mes 14 ans, en décembre avec mon papa, ma mère, et c’était juste le bonheur car tout semblait s’arranger pour moi, je ne toussais plus, je ne crachais plus, et je commençais à m’alimenter presque normalement. Je pouvais faire du sport sans être essoufflée ou au bord de l’étouffement.

Fin Avril 1972, le collège a organisé une visite médicale pour la prévention de la tuberculose. Et c’est là que tout a basculé pour moi. C’était un vendredi après midi avant le 1er Mai ..

En rentrant de l’école ce jour là, ma mère m’a annoncé que mon père était reparti dans un sanatorium près de Nantes, car il était à nouveau contagieux et même cette fois gravement malade. Je n’avais rien vu, je n’avais pas voulu reconnaitre les symptômes de la maladie que je connais pourtant par cœur. Mon père toussait à nouveau, crachait de plus en plus, et refuser de faire quelques activités que ce soit avec moi. Il semblait fatigué, et il trainait sa vie.

Vers 19 heures, alors que je faisais mes devoirs, une personne du lycée est venue à la maison. Les résultats étaient tombés. J’avais une énorme tâche sur le haut du poumon gauche, et par mesure de précautions, je ne pouvais pas revenir à l’école le lundi.

A cet instant, je n’ai pas compris que j’allais devoir rester tout le temps chez moi, que je n’avais plus le droit de voir mes amies, de sortir le chien ..

Ma mère semblait désespérée et forte en même temps. Après le départ de la personne, elle a pris contact avec le pneumologue de mon père pour lui expliquer la situation

Le samedi matin, nous sommes allées toutes les 2 chez lui et tout de suite la décision de me faire partir est tombée. D’après ce médecin, cela faisait plusieurs mois que j’étais malade, mon médecin de famille aurait pu voir les signes, mais j’avais un BCG positif, et pour lui c’était suffisant.

Je ne comprenais rien à rien, j’étais malade, je ne pouvais plus voir personne, je devais rester cloitrée à la maison avec ma mère jusqu’à ce que je parte. Je pars mais où ? Avec mon père près de Nantes ?

Et voilà comment je me suis retrouvée à la Ravoire, malade, tuberculeuse, contagieuse avec l’épée de l’opération au dessus des épaules d’une gamine de 14 ans qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait.

14 ans – 5 mois et 7 jours après ma naissance .. 

Du temps de la Ravoire

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