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La Ravoire - Sanatorium

5 février 2017

Archive d'un autre blog

La famille s'agrandit ...

par Ravoire72 @ Dimanche, Mai. 06, 2007 - 11:45:43

En août dernier j'ai crée ce blog sans trop y croire ...

Et maintenant la famille s'agrandit petit à petit ... Patrick contribue à ce blog c'est même lui qui l'a relancé .. et maintenant sa soeur vient de nous rejoindre

Quand j'ai ouvert ce blog j'y croyais pas trop .. et maintenant l'espoir renait

Je sais que l'on va finir par avoir de plus en plus de monde de différtentes époque qui vont venir nous rejoindre ... comme Patrick .. par hasard

Je suis contente que cette part de nos vies n'est pas mort .. je suis contente que ce que l'on aurait pu prendre comme un malheur est devenu notre force à nous tous

A vous deux je vous dit Merci de fond du coeur de faire vivre ce forum ...

Je vais vous ouvrir le nlog pour que vous puissiez vous aussi écrire des articles ...

Ce blog va s'agrandir je le sais maintenant ... tout est possible

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5 février 2017

Rituels

LA DANSE DE LA SIESTE 72

Quand je suis arrivée à la Ravoire, les derniers petits enfants de moins de 10 ans étaient récupérés par leur famille ou envoyés ailleurs. La Ravoire allait fermer ses portes.

Je suis de la dernière génération. Je ne pense pas qu’après mon départ il y eu encore des arrivées car je suis partie en Juin et La Ravoire a fermé en septembre 1973.

Après moi, les arrivées étaient de plus en plus rares et c’était à chaque fois un véritable évènement.

Nous étions là, à attendre que les familles partent pour « voir » qui allait vivre avec nous quelque temps.

C’était notre spectacle à nous.

Les pleurs d’arrivée étaient un délice pour nous, car nous savions qu’ils seraient encore plus abondants au moment du départ.

A chaque fois, le même rituel et les mêmes questions avant même de connaitre le nom de notre nouvelle amie.

« Tu as quoi ? un voile, un trou, une caverne ? Tu es contagieuse ? comment a tu su que tu étais malade ? »

Nous avions la charge d’expliquer la vie à La Ravoire.

Tubage pour les arrivées et les départs, le petit déjeuner, les soins – les perfusions pour certains - les siestes, l’arrivée du courrier, l’école, déjeuner, re soins et re siestes, sorties, souper, re soins, se laver, faire ses devoirs, faire sa chamlbre, écrire aux parents, et se coucher encore et encore.

Le dimanche, relâche - soins limités, pas de perfusion, repos aussi pour nos veines, chapelle pour tous, visite des parents ou pas, sorties avec Mémère ou une autre à la Petite Boutique, pas de sieste, grande promenade ou jeux à l’extérieur, bricolages ou préparation des fêtes, ou choisir de rester dans sa chambre, changement des draps et lavage des habits que nous devions mettre dans des sacs estampillés avec nos numéros de chambre, faire sa chambre, se laver. Repas améliorés,

Le dimanche soir, nous avions – garçons et filles - le droit d’aller à la salle de cinéma, quand nous n’étions pas punies (n’est il point Brigitte ?), et le lundi tout recommençait à nouveau, le rituel de la semaine se remettait tout doucement en place.

Quand nous savions qu’un garçon arrivait, nous étions toutes impatientes de voir à quoi il pouvait ressembler. Il faut dire qu’à La Ravoire, nous étions perpétuellement en chasse d’aventures amoureuses sans lendemain et platoniques.

Il fallait se faire nos propres films pour nous distraire. Il fallait « correspondre » avec un garçon pour avoir des choses à raconter aux copines durant les interminables siestes plus ou moins animées.

A l’étage des grandes, au dernier étage, les siestes étaient rarement calmes et reposantes, surtout l’après midi, où nous passions notre temps à rigoler et à chanter et à animer les terrasses, sauf bien sûr quand Mémère était de service. Nous avions une ou plusieurs radios ou magnétophones et nous écoutions en boucle Elvis Presley, les Rolling Stones, et surtout Mike Brant et Claude François.

Cela devenait souvent de la cacophonie, car chaque chambre avait son idole, et c’était à celle qui aurait les moyens de mettre sa musique le plus fort pour couvrir les autres artistes.

Sur nos lits de camp militaires, avec nos couvertures elles aussi militaires, nous refaisions notre monde, nous faisions le plein de souvenirs et surement pas cette sieste qui se voulait reposante et qui devait nous assurer la guérison.

Avec le recul, je pense maintenant que tout ce qui nous a été permis de faire est en relation avec la fermeture de La Ravoire.

La maladie ayant reculée, les traitements étant efficaces, nous étions plus libres de faire ce que l’on voulait. Pourtant, il arrivait que même sans la présence de Mémère, nous étions tellement ko que nous profitions de cette sieste pour dormir. Je ne sais pas pourquoi, mais des fois, il nous arrivait de profiter du paysage, et de dormir.

Le paradoxe de La Ravoire, soit nous étions toutes surexcitées, soit nous étions toutes dans les vapes. Certaines, malgré le brouhaha musical et les rires, arrivaient quand même à dormir durant ces siestes.

J’ai vécu cette période de rituels immuables et parfois ennuyeux sans savoir que ce serait une période de ma vie importante.

Maintenant je sais que tout ce qui m’ennuyait là bas était une montagne de souvenirs et qu’ils reviendraient dans ma vie bien plus tard, comme autant de bulles de bonheur.

4 février 2017

Bernardino

Ah ! Bernardino

Toute une histoire ! Il était le tombeur de ces dames, et c’est vrai qu’il en a fait des ravages ! Il draguait toutes les filles et toutes les femmes qu’il voyait

Il faut dire qu’il était charmant et avait un sourire ravageur et c’était un beau parleur

Nous avons toutes étaient amoureuses de lui. Il a jeté son dévolu sur moi dès mon arrivée, normal j’avais 14 ans donc dans la limite de son dévolu

A peine arrivée à la Ravoire, il a commencé à me draguer et à me faire croire que j’étais l’unique et la seule dans « sa » vie.

Il avait 18 ans et je ne sais plus pour quelles raisons il avait obtenu la permission de rester encore à la Ravoire, alors que l’âge limite pour les garçons était 16 ans, surement à cause de son charme magnétique.

Il portait en permanence une écharpe autour du cou, et il était gentil avec tout le monde.

Il avait ce charme italien ou portugais, bref un charme tout méditerranéen ..

Les anciennes de la Ravoire savaient qu’il draguait et charmait toutes les nouvelles, et elles nous avertissaient des ravages qu’il avait fait parmi les habitantes de la Ravoire.

J’avais 14 ans, et j’étais sous le charme de ce bel étalon jusqu’au moment où je me suis rendue compte que je n’étais pour lui qu’un « exercice » de drague. Il n’aimait pas les gamines inexpérimentées, et préférait clairement « les vieilles ».

Il dormait rarement dans son lit, pour le plus grand bonheur de certaines infirmières ou de certaines habitantes du village.

Mme Gavard l’aimait beaucoup, et souvent lors de nos « grèves de la faim », elle nous l’envoyait histoire de nous faire changer d’avis.

Il aimait bien souffler le chaud et le froid parmi nous, et j’avoue que je suis tombée dans ses bras rapidement, tout en restant platonique, comme je l’ai déjà dit, les merdeuses de 14 ans ne l’intéressait que pour le jeu de la séduction.

Il était gentil et charmant, charmeur et câlin et tout les garçons aimaient sa compagnie. Il rendait service à tous et à toutes.

Un jour, nous étions seul tous les deux dans la salle cinéma, il m’a demandé si je savais danser et comme j’ai répondu par la négative, il m’a prise dans ses bras et en susurrant dans mon oreille il m’a dit « J’aurais aimé que tu saches, pour te serrer encore plus fort .. » j’étais aux anges, il a voulu m’embrasser mais j’ai eu peur et j’ai reculée .. Non mais qu’elle idiote j’ai pu être ! J’aurais flirté pour la première fois de ma vie avec le tombeur de la Ravoire ! The Bernardino himself !

Je n’ai pas voulu raconter cette histoire à mes copines, mais il s’en est chargé mais elles m’ont toutes consolée en me disant que j’avais fait le bon choix, car il m’aurait brisé le cœur

Quelques temps plus tard, une fille de 16 ans est arrivée et j’ai perdu mon titre de « dernière arrivée »

Et en août, il est parti, après une nuit passée dehors de trop. Il est parti sans se retourner et sans nous dire aurevoir comme tous ceux qui partaient.

Il est resté un bon souvenir pour toutes celles qui ont eu la chance de le connaitre. Malheureusement, je ne pense pas que je pourrais le retrouver. Il reste une image, une icône de cette période. Il est ma première palpitation de ma vie de femme.

Bernardino, le tombeur de la Ravoire, grand, élancé, svelte, surprenant, élégant, raffiné, attentionné, dragueur. Il reste tous ces qualificatifs et bien d’autres.

Il a marqué par son charme l’histoire de la Ravoire en 1972, et il méritait bien que je lui consacre un chapitre de mon blog

 

Les copains de la Ravoire

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25 janvier 2017

Docteur Vaquette

Grâce à cet homme et à toutes les personnes qui ont pris soin de moi durant 18 mois j'ai survécu à une grave maladie à 14 ans .. je ne vous remercierais jamais Docteur Vaquette .. vous avez remplacé mes parents durant mon séjour à la Ravoire. Vous m'avez permis de devenir la femme que je suis. Reposez en paix

 

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Toto

 

 

25 janvier 2017

Les siestes

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Ah les siestes !!! 2 fois par jour nous y avions droit sauf dérogation pour perfusion .. 2 heures à "dormir" sur les terrasses à admirer le Mont Blanc ou à en profiter pour faire la fête.

Tant que Mémère n'était pas de surveillance, à notre époque c'était le moment de faire les folles entre copines ou de régler des comptes ou d'écrire à nos familles.

Mais quend Mémère était de garde, nous étions couchées sur nos lits de camps militaire avec nos couvertures et personne n'osait la ramener ! Et là nous en profitions pour penser ou dormir, rêver ou nous évader de cet endroit

Les siestes du silence étaient respectées uniquement quand Mémère savait que l'une d'entre nous devait vraiment dormir et se reposer surtout les nouvelles. Parfois Mémère venait passer 5 minutes à parler avec nous et elle repartait en nous imposant un silence total.

Pourquoi elle y arrivait et pas les autres ? parce que nous la respections autant que nous avions peur de ses colères possibles alors qu'elle n'a jamais été en colère contre aucun de nous. Elle savait se faire respecter sans avoir besoin d'être gendarme.

En y réfléchissant bien nous avons passé plus de temps sur ces balcons qu'ailleurs, et quelque soit le temps. Regarder le Mont Blanc chaque jour est l'une des images que je garde de la Ravoire. Mémère nous aidait à reconnaitre es tempêtes de neige sur son sommet, les tempêtes de sable du Sahara quand la montagne devenait rose 

Quelque fois, le Mont Blanc jouait les timides et se cachait derrière des nuages inquiétants et épais. Mais malgré le brouillard, nous savions qu'il était là et cela nous rassurait .. 

 

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25 janvier 2017

Mes camarades

Il y a quelques années j'ai joué une pièce de théatre sur Strasbourg qui a été financé par l'Europe et qui était un hommage aux Mères de la place de Mai en Argentine. Ces femmes ont lutté durant des années pour retrouver leurs enfants kidnappés durant la jnte militaire dans ce pays ..

Un moment mon personnage leur dit "Maintenant il faut oublier et passer à autre chose" ... certaines ont pu le faire et d'autres continuent le combat depuis tant d'années maintenant ..

Bien sûr La Ravoire n'est pas l'Argentine et ce drame d'horreur mais le parallèle est facile à faire quand on se rends compte que de toutes les générations nous sommes si peu à nous souvenir .. 

Durant toute ces années je suis restée en contact avec Mémère que j'ai vu plusieurs fois après la Ravoire. Elle ne changeait pas et elle était toujours la personne gaie et aimante que j'avais connu 

Quand elle a commencé son voyage définitif j'ai vécu cela comme une injustice. Si je ne faisais rien personne ne saurait qui elle avait été pour autant de générations d'enfants.

Et j'ai commencé à écrire, vite rejoint par Patrick et Didier qui m'ont soutenu et aidé. Eux aussi refusaient l'oubli de cette période de nos vies. Et maintenant 10 ans après avoir commencé, je ne peux faire que le constat qu'une trentaine de personnes partagent ce sentiment. Mais les autres où sont ils ? 

J'aurais pu croire qu'internet permettrait de retrouver plus de monde, ben non .. sporadiquement nous avons le plaisir d'agrandir notre cercle mais vraiment sporadiquement. 

Grâce à la volonté de Didier, notre archive, nous avons peu à peu la mémoire de la Ravoire qui se remet en place, grâce à ses recherches incessantes et grâce surtout à sa détermination de garder en vie cet endroit .. 

Mais les autres ? 

Quand je suis partie de la Ravoire, ma mère et ma soeur ont esayé de dresser une chape de plomb sur mes souvenirs - interdiction de poursuivre toute correspondance - interdiction d'en parler. Je devais OUBLIER !!!!

Et durant toute mon adolescence, j'ai laissé mes souvenirs partir, mais arrivée à l'âge adulte j'ai commencé à rechercher mes ami(e)s que je n'avais pas oublié.

Trop tard pour ma chère Kate qui est morte laissant 2 filles et un mari inconsolables. Il me restait Mémère et je n'ai jamais voulu perdre de vue celle qui avait été si gentille avec moi durant ces 15 mois à la Ravoire. Et elle aussi est partie.

De la Ravoire maintenant il me reste mes frères et mes soeurs de mon groupe, mes cahiers de là bas pas détruits et ce blog qui me force à me souvenir avant que tout disparaisse à jamais ..

Grâce à ce blog et à toutes les actions de Didier et des autres, la Ravoire restera en vie tant que le dernier sera en vie. 

Grâce à vous tous, nos souvenirs resteront gravés à jamais. Grâce à vous, les tubages, les siestes du silence, Mémère et tout les autres resteront en vie grâce à ces mots et grâce à ces photos.

 

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18 janvier 2017

La démolition de la Ravoire est programmée pour cette année ..

Et oui maintenant c'est vraiment officiel .. la Ravoire sera détruite cette année 

Ce ne sont pas de simples murs et briques qui seront détruits mais le passé de plusieurs générations d'enfants malades de la tuberculose qui partira sans les bennes de l'oubli

C'est aussi le dévouement des années durant de nos soignants et de toutes les personnes qui ont essayé de rendre notre prison-séjour plus agréable

C'est l'histoire de nos pleurs et de nos rires qui disparaitra, de nos peines et de nos joies.

J'ai souvent raconté ici nos arrivées mouvementées à nous tous et notre sentiments d'abandon de nos familles .. raconté nos pleurs de quitter nos proches et notre famille, nos parents, nos frères, nos soeurs

J'ai aussi souvent raconté nos départs avec le même sentiments qu'à notre arrivée de quitter notre (nouvelle) famille. Car là aussi nous devions quitter nos proches.

La Ravoire c'est tout cela, nos peurs de la maladie, nos joies et nos peines. C'est toute une palette de sentiments contraires que tant d'enfants ont ressentis. 

Parfoois j'ai l'immpression qu'en écrivant nos histoires je réactive un passé enfoui durant des années par l'oubli justement de cette maladie, par l'oubli de toutes les personnes qui ont rendu mon séjour plus joyeux, par ces amitiés qui ont traversé le temps et que je retrouve petit à petit.

La Ravoire c'est tout cela. Cet endroit restera mon passé, mon histoire oubliée et retrouvée. Nous avons failli mourir là bas et nous sommes encore en vie, grâce à tous ceux qui ont rendu tout cela possible. Nous sommes des survivants 

Ce n'est plus maintenant qu'un tas de pierres et de débris ravagés par le temps et les vandales, mais c'est avant tout l'histoire de tous ces enfants qui sont arrivés paniqués dans cet endroit et qui l'ont quittés en se promettant de ne jamais l'oublier

 

LA SIESTE

11 janvier 2017

Une nouvelle année

 

LA SIESTE DES GRANDES

Cette année a bien démarré 

J'ai retrouvé en une journée 2 personnes qui étaient à la Ravoire

Claudine qui était en même temps que Brigitte et moi 

et

Yolande qui est partie juste avant que j'arrive

Cela fait plaisir de retrouver des camarades qui ont vécu la même histoire que moi. Cela fait plaisir que la famille s'agrandisse encore et encore 

La Ravoire dans quelques temps n'existera plus mais nous serons encore là pour raconter la vie de cet endroit qui a tant compté dans ma vie et dans celle de tellement d'enfants .. Cela fait du bien de retrouver des personnes qui ont connu la Ravoire car à chaque fois qu'une nouvelle personne arrive elle nous amène ses souvenirs et son passé. 

C'est important de retrouver les personnes qui veulent se souvenir car combien ne veulent plus rien savoir de ce passé qui peut paraitre honteux pour certains, Honteux certes mais c'est notre passé et on ne peut l'oublier. 

De toutes les générations d'enfants et d'adolescents qui ont été malades et hospitalisés à la Ravoire nous sommes encore qu'une poignée à nous souvenir. 

Didier rassemble tous les documents qu'il trouve et passe son temps libre à chiner et à acheter des documents rares pour que cette mémoire perdure. Il est la personne la plus importante de notre famille car il est la mémoire de notre passé et toutes ses trouvailles sont autant de bijoux qui garderont la Ravoire en vie.

 

 

11 janvier 2017

Bonne année 2017

Je voous souhaite à vous tous une merveille année 2017 remplie d'amour et de santé

23 décembre 2016

Noël à la Ravoire

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