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La Ravoire - Sanatorium
18 avril 2020

Merci Monique

Je tenais à vous remercier ma chère Monique pour tous les documents que vous m'avez fait parvenir et qui sont une mine d'or pour moi

Je suis sûre que Didier - l'archiviste de La Ravoire - est aux anges !!!

Merci d'avoir partagé avec moi cette tranche de votre vie

Je suis de la dernière génération de La Ravoire et vous des premières mais notre histoire reste commune et votre témoignage est poignant et me prouve encore que j'ai eu raison de ne pas vouloir que La Ravoire et son histoire à travers le temps reste inconnue ...

Grâce à vous chère Monique ..

Je vous remercie encore et encore et je publie ici votre témoignage ..

"

Pendant les 2 heures de cure, le matin 9 à 11 nous pouvions lire, écrire, chanter: mais rester allongées

De 13 h J'avais gardé la liste des enfants qui partageaient cette vie en sana!!.Il y  a encore environ 10 noms au dos de cette page;que sont-ils tous  devenus????

Nous venions de quitter cette période de Guerre: les cahiers étaient rares, on ne perdait pas 1cm d'espace pour écrire!!!

J'avais gardé la liste des enfants qui partageaient cette vie en sana!!.Il y  a encore environ 10 noms au dos de cette page; que sont-ils tous  devenus????

Nous venions de quitter cette période de Guerre: les cahiers étaient rares, on ne perdait pas 1cm d'espace pour écrire!!!

C'est laborieux!!Je ne suis pas de la génération de l'ordi!!!!Enfin, je crois avoir tout le texte de 1950!!

Je n'ai pas connu cet effort pour la réadaptation des enfants malades: le docteur Vaquette a dû se battre pour obtenir les crédits et en faire admettre l'idée!!!

Le retour à la vie" normale «était difficile et mal comprise : souvent il y avait des rechutes!!!

Je n'ai pratiquement eu aucun traitement: grand repos, bonne nourriture; J’ai connu les tubages, la sédimentation!! Sancelmoz, pour passer la tomographie etc..Pénicilline et streptomycine commençaient à être utilisées avec prudence. Je suis arrivée 31 kg  perdus 3 dans les premiers mois. Un an après j’avais le poids normal d'une enfant de 13 - 14 ans et je reprenais une vie "Dite Normale »avec l'épée de Damoclès !!!!

J'avais une place, dans un sana pour Femmes à Nevers. Mes parents ayant vu cet article ont tout fait pour que je me trouve avec des enfants et non des adultes.

J'ai toujours gardé ce document   vieilli   certes, tant d'années ont passé!!!

La photo d'identité:: MONIQUE simonot

Le docteur Vaquette et la doctoresse dont j'ai retenu le nom phonétiquement (Masbourg  ou bout!!!)

Un film avait été tourné également quand j'y étais  du 17 juin 1947 au 30 juin 1948.

J'ai encore d'autres documents et courrier de ces années !!

Fête du dr Vaquette:nous avions joué plusieurs pièces et chanté( nos robes avaient été faites avec du matériel médical!!!!).Je suis prise en photo sous la gloriette,ce n'est pas très net, mais c'était une bellejournée; le dr était heureux, sans doute de réaliser que grâce à lui,nous reprenions goût à la vie: nous avions chanté  en canon" dans la forêt lointaine, et à plusieurs voix" ô nuit qu'il est profond ton silence" de Rameau et....ma mémoire me fait défaut.Je jouais dans une scénette, je suis costumée!!!Quel événement,cette st André"papa Vaquette"

Je replonge dans mes souvenirs...

 

 

BCG ARTICLE

 

 

 

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17 avril 2020

Confinement et tuberculose

Au cours de l'année de mes 14 ans je me suis retrouvée confinée à la Ravoire. J'avais le "coronavirus" de l'époque -- la Tuberculose !

Certes en 1972, la maladie était en train de disparaître mais elle faisait toujours des ravages et elle était encore responsable de la mort de tout âge.

Comme le Covid-19 elle était (et elle est toujours) hautement contagieuse par les postillons - la toux et le contact de trop près ! Quand je suis arrivée à La Ravoire , j'étais encore dans cette phase où je pouvais contaminer. J'avais un trou dans mon poumon - oh pas un gros trou mais suffisamment important poour qu'une colonie de BK (Bacille de Koch) y élisent domicile.

Avant que l'on s'aperçoive que j'avais été contaminée j'ai eu tous les symptômes communs au Covid-19 - fatigue excessive - toux - mal de gorge - fièvre qui fait yoyo - crachats - rémission et on recommence (dans l'ordre et dans le désordre) .. Je ne mangeais que par étape de rémission mais étant dans la phase "je grandis" je suis passée de 133 cm à 163 cm un an plus tard !
Les bacilles ont favorisé ma croissance et ma maigreur !
Quand je suis arrivée à La Ravoire j'étais une grande perche de 40 kg -- !!!

Bref .. tout cela pour dire que le confinement je connais - j'étais dans une grande bâtisse avec une centaine d'enfants tout aussi malades que moi et durant les premiers mois à la Ravoire interdiction formelle de sortir ailleurs que dans le parc certes gigantesque

Je devais rester dans cet environnement et surtout ne pas y bouger - de toute façon les 2 premiers mois j'étais tellement KO par le traitement que je ne pouvais pas faire grand chose ! Mais la cortisone a commencé à faire son effet et les perfusions aussi et j'ai commencé à aller mieux - à me sentir mieux - à retrouver l'insouciance de mes 14 ans

3 mois après mon arrivée - un traitement de cheval à base de cortisone - du rimifon + tout un tas de saloperies en perfusion - une série de tomo (tomographie du poumon) et un tubage (pulmonaire et gastrique) plus tard j'ai eu la confirmation que je n'étais plus contagieuse et que je pouvais sortir - promenades et découverte de la Petite Boutique !!! .. Ah la Petite Boutique !!!! On y achetait des cartes postales et des bonbons ..

Ce qui m'a toujours choqué à chacune de mes sorties c'est l'attitude des gens de Passy qui se détournaient de nous ou se protégeaient la bouche à notre passage. Nous étions des pestiféré(e)s alors que nous savions que nous n'étions plus contagieux. Pour provoquer et montrer notre indignation devant leur attitude regrettable, nous "toussions" et d'un coup nous étions seul(e)s au monde .. les gens déguerpissaient plus vite que la lumière .. mais c'était choquant et traumatisant. Nous étions doublement puni(e)s maladie et le regard des autres ...

Je n'étais pas malheureuse ou triste mais je n'étais pas joyeuse non plus. Comme aujourd'hui ma famille me manque et j'ai peur de ne plus les revoir.

Comme aujourd'hui j'étais en sécurité dans mon cocon avec mes ami(e)s - et là avec mon mari. Le reste de mon monde me manquait et parfois je ne pouvais retenir quelques larmes d'angoisse. Comme aujourd'hui je ne savais pas de quoi demain serait fait et si je pourrais revoir tous les miens.

Tout cela pour dire que le confinement je connais et je ne sais pas si c'est l'inconscience de la jeunesse mais celui là est terrible ...

J'espère que je pourrais revoir mes ami(e)s de La Ravoire en bonne santé et toute ma famille ...............;;

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15 avril 2020

50 ans

Il y a 50 ans dans la nuit du 15 au 16 avril 1970, une coulée de boue surprenait des malades de la tuberculose dans leur sommeil et emportait avec elle 71 vies d'enfants et de personnels soignants .. C'était la seconde en moins d'un mois mais celle là sera mortelle

Il y a 50 ans la vie s'arrêtait au Roc des Fiz dans un accident qui aurait pu être évité ! Des vies sacrifiées pour rien. Il y a bien eu un procès mais cela n'a servi à rien. Cette catastrophe aurait pu être évité et 71 personnes ont perdu la vie à cause de la stupidité de politiques plus ou moins véreux et ne pensant qu'à se protéger et surtout à oublier qu'ils sont responsables de la mort de 71 personnes dont 56 enfants malade de la tuberculose !

Il y a 50 ans 71 personnes dont 56 enfants ont été surpris dans leur sommeil, se croyant à l'abri de tout. Ces enfants étaient venus pour se soigner et c'est la mort qui a fauché leur innocence. Ils pensaient que la montagne allait les guérir et la montagne a pris la vie de 56 d'entre eux et de leurs soignants - 71 victimes innocentes !!!

Cette catastrophe aurait pu être évité s'il avait été décidé d'évacuer le sanatorium avant.

Une personne de mon village voisin m'a dit qu'elle voulait oublier - qu'elle avait récupéré le corps de son garçon et que c'était tout ce qu'il comptait. Sans mot dire, elle hurlait sa peine et j'avais le sentiment qu'elle se sentait coupable - coupable d'avoir envoyé son enfant à la mort dans ce sanatorium qui aurait du le guérir !

Ce sentiment de culpabilité est partagé par toutes les familles des victimes !

Je n'oublie pas aussi que Toto - notre Docteur Vaquette - a travaillé au Roc des Fiz - dès 1937 et jusqu'en 1942. Il est devenu par la suite le père (de substitution) de tant de générations de gamins de la Ravoire

Ils étaient nos frères et nos soeurs dans la maladie. La Ravoire a accueilli des enfants égarés - traumatisés et perdus pour qu'ils continuent à se soigner. 2 ans après, à mon arrivée à La Ravoire, certains étaient encore là - Yannick - Marie Lyse.

Ils étaient encore sous le choc de cette nuit tragique. Ils avaient vécu l'enfer. L'enfer de perdre leurs ami(e)s - leurs soignants. Ils ont tout perdu cette nuit là. Ils étaient rescapés certes mais traumatisés à vie de ce qu'ils avaient vécu. 2 ans après nous en parlions entre nous encore comme si nous ne devions pas oublier - comme si nous devions continuer coûte que coûte à penser à eux et honorer leur mémoire.

Je ne peux vous oublier. Je ne peux oublier que vous êtes morts pour rien - que votre vie a été fauché à cause de l'ambition de certains. Je ne peux oublier que cela aurait pu m'arriver, que j'aurai pu être parmi vous.

Je ne peux oublier que durant près de 40 ans vous avez été pratiquement oublié de la mémoire de Passy - relégués à une catastrophe que tout le monde voulait oublier - oui mais pas tout le monde. Un jour la mémoire et les souvenirs ont refait surface et vous êtes revenus dans nos vies, dans notre histoire.

Vous êtes encore là et pour toujours avec nous. Nous sommes unis par cette maladie et par cette catastrophe. Nous sommes unis par l'injustice que vous avez subi.

Aujourd'hui, 50 ans plus tard, le souvenir est encore là toujours aussi cruel et aussi fort. Je partage avec les survivants cette incompréhension et toutes les questions légitimes. Ce drame est en nous et il a changé notre vie à tous.

Je dédie ce post à votre mémoire pour que vous sachiez que vous êtes toujours vivants et parmi nous. Je ne vous oublierai jamais.

 

LES ENFANTS
Gilles ALLEMAND-José ARTIGUEZ-Jean-Noël BAUD-Fabrice BELOTTI-Patrick BOHNERT-Loïc BONNAMY-Mourad BOURACHEDENE-
Franck BOUVARD-Djamale BOUSMIA-Bruno CARNOT-Yvan CARRAIN-Bernard CHALUMEAU-Nicolas CHIARAZZO-Patrick DANNENMULLER-
Thierry DECHAUX-Lucien DELAPLACE-Angelo DELOGU-Guilain DUCLOS-Jean-Luc FISCHER-Patrick FOURNEAU-Marcel FOURNEAU-
Patrick FRANCHI-Michel FRIES-Roger GARDIN-Philippe GERARD-Jean Paul GILLY-François GOMEZ-Nacereddine HADADOU-jean Michel KALEMBA-Laurent KALISZEWSKI-Djamel KHALFA-Philippe KISS-Roger LABORIE-Serge LACROIX-Marcel LANG-Yannick LEKEU- Raynald LEKEU-
Jean-Luc LEMAIRE-Daniel LEMARIE-Patrick LEMARIE-Jean LINGIBEBE-Jean-Luc MARRARO-Jean-Pierre MATOUG-Richard MEILLET- José-Manuel  MENEZES EVANGELISTA-Pierre NEDELEC-Carlos NUMEZ CABEZON-Philippe PAUTASSO-Michel PASQUEILLE-Jean-Jacques POTEL
Jean-Marie PROD'HOMME- Dominique PRUVOT-Cyril TABARD-Jean-Pierre VERALLO-Patrick VIVIAND-Marc ZONCA
LE PERSONNEL
Joséphine CHAMPALEY épouse AUBERT-Evelyne CASY-Adolphine TRIPLET épouse FLAHAUT-Jean FLAHAUT- Josépha GAMEZ-Jean GASNIER- Marie-Danielle JEULIN- Patricia LEBRETON-Danielle MAISON-Ginette ROBIN-Thérèse Marie RENAUX Soeur MARIE SAMUEL-Giuseppe ZAGAROLI-
Dyna ZANELLI-Lucienne MONIN épouse ZERMATTEN-Georges ZERMATTEN

 

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