Commentaires sur Voilà c'est fini
- Bonjour,
Désolée je n'ai pas eu le temps de vous répondre .. votre mail m'a touché comme tous ceux que je reçois et même si vous n'avez pas connu la période "sanatorium" de la Ravoire, vous avez connu une période heureuse de cet endroit .. vous pouvez nous rejoindre sur facebook nous avons un groupe fermé et ce sera avec plaisir que nous vous ouvrirons les portes
Merci de rechercher "Marie Walter" je suis de Rittershoffen en Alsace
Amicalement - Bonsoir, merci pour la réponse...
Personnellement, je ne suis pas sur Facebook et y ai toujours été réfractaire ; mais je prends note tout de même de vos données et de l'existence de ce groupe de discussion : sait-on jamais !
Pour ma part, sans habiter tout proche de Passy, je n'en suis pas si loin par rapport à vous : j'habite en Nord-Isère, c'est à dire encore en région Rhône-Alpes... De chez moi, quand le temps est bien dégagé et que l'air est humide, j'aperçois fréquemment et très nettement le Mont Blanc ! C'est un signe qui trompe rarement : quand le Mont Blanc se détache clairement sur l'horizon et semble tout proche (alors qu'en réalité il est encore loin !), c'est qu'il pleuvra sous peu ; l'humidité dans l'air grossit l'image du Toit de l'Europe comme ce n'est pas permis !
Ceci pour dire que j'aime ces moments là : quand j'aperçois les neiges éternelles du Mont Blanc, je pense toujours à La Ravoire, nichée quelque part là-bas... ou à son souvenir désormais.
J'ai aimé regarder cet album photos "La Ravoire et nous" : j'ai pu y suivre l'évolution des lieux... Depuis 14 ans que je ne suis pas revenu là-bas, les choses avaient encore changé visiblement !
La dégradation de l'édifice vandalisé était beaucoup plus flagrante qu'en 2004 (dans le réfectoire par exemple)...
J'ai été très surpris de voir la photo de l'ancienne salle de cinéma transformée en parc à bestiaux : c'est surnaturel !! Les agneaux dans la paille derrière leurs barrières métalliques, avec le vieux papier peint au mur et les jeux de lumières encore accrochés au plafond : on dirait une pochette rock psychédélique du genre Pink Floyd (un peu comme ANIMALS, leur album de 1977)...
En 2004, il n'en était pas ainsi : la salle de ciné servait à l'époque, de débarras ; elle était encombrée d'un fatras d'objets hétéroclites, au point qu'il était difficile de s'y frayer un chemin ! Il m'avait alors été étrange de revoir la scène éteinte et silencieuse derrière son rideau baissé : on était bien loin des soirées rock de nos vacances, avec les lumières rouges et les fumigènes sortant de dessous le rideau, juste avant qu'il se lève...
La chapelle, ainsi que certains couloirs et escaliers : nous ne les avons découverts qu'en 2004 avec mon amie Béatrice, lors de notre "pèlerinage" ; à l'époque de nos vacances, nous ne les avions jamais vus. L'accès à ces parties du bâtiment principal ne nous était pas autorisé, c'était les parties "privées" et nous n'avions rien à y faire...
La végétation sur la terrasse extérieure et la pergola : elle avait déjà bien poussé et crevait le goudron, mais pas encore au point d'envahir toute la terrasse et de la changer en friche...
La nature reprenait progressivement ses droits sur l'oeuvre humaine, engloutissant nos souvenirs avec elle... jusqu'au coup de pelleteuse fatal.
Mais le vent de la mémoire souffle toujours...
- Merci beaucoup pour le compliment sur ma "belle plume", j'en suis très touché !
Eh bien, oui pourquoi pas...
Encore que, je ne pense pas que j'aurai matière à écrire pendant des mois ou des années, l'essentiel étant déjà concentré dans mes trois témoignages sur ce blog.
Mais en cherchant bien, je trouverai sûrement des sujets à développer plus en profondeur, de quoi écrire plusieurs articles : des portraits précis de tel ou tel de mes anciens camarades, telle journée de 1997, telle autre de 1998...
Qui sait ? Si par hasard, d'anciens colons de La Ravoire passaient ici et se reconnaissaient dans mes textes... Et cela mettrait en avant la facette colo SNCF de La Ravoire "2nde génération". - 22 juillet 1997 / 22 juillet 1998 - 22 juillet 2018 : ce sont respectivement les 20e et 21e anniversaires marquant la fin de nos deux séjours de vacances à La Ravoire…
Chaque année, je n'oublie jamais ces dates "magiques" : du 2 au 22 juillet, qui correspondent pile au moment où nous y étions.
1997 : cette année-là, un groupe de 10 Bosniaques, 7 filles et 3 garçons, nous avaient rejoints en France pour partager notre séjour. Chez eux, il n'y avait pas si longtemps que les guerres avaient pris fin… Comme La Ravoire était une colo ayant la musique pour activité principale, nos amis Bosniaques nous avaient fait connaître des chansons de leur pays, dont une parlant de la guerre. Ils ne donnaient pas l'impression de vivre différemment de nous, extérieurement parlant : mais peut-être qu'à l'intérieur, ils vivaient la Vie plus intensément encore, par rapport à nous qui étions des "privilégiés" en comparaison.
22 juillet, matin du départ : les larmes coulent, le cœur se serre, on étouffe…
Par rapport à ceux qui ont connu les horreurs de la guerre, que pouvons-nous comprendre ? De quoi avons-nous l'air avec nos larmes ? De petits-bourgeois tranquilles et bien soignés sans doute : nous n'avons pas perdu nos familles et nos amis dans un bombardement, nous pleurons seulement parce que nos vacances sont terminées, et que nos copains estivaux retournent chez eux, un peu partout dans l'Hexagone…
Entre deux sanglots, Julie me glisse : "Nous, on se reverra l'année prochaine ; mais les Bosniaques… Je ne peux pas supporter !"...
Nous ne les reverrons plus par la suite, c'est exact.
C'est à ce moment que la correspondance fervente se met en place : à l'époque, il n'y a pas encore Internet, ni de téléphones portables. Aujourd'hui, je possède toujours un plein tiroir rempli des lettres manuscrites reçues de mes amis Ravoiriens… Pendant l'intervalle d'un an qui s'écoulera, je leur écrirai régulièrement, parfois toutes les semaines. C'est le lien qui nous unit par-delà la distance géographique, car nous savons que nous devons attendre un an avant de nous retrouver en Haute-Savoie ; et quand on a 14 - 15 ans, un an c'est long... C'est même très long.
1998 : Enfin !! Nous avons tant attendu ce jour !
La plupart des colons ont réussi à revenir à la Ravoire : de nouvelles têtes apparaissent également, les groupes se reforment.
Cette année, l'équipe directrice a décidé de jouer la carte du "laxisme" : excepté la nuit, il n'y a plus d'horaires, plus d'activité minimale imposée. Nous sommes totalement libres de participer à ce que nous voulons, ou pas…, ou même de ne rien faire et de "glander" totalement pendant 3 semaines.
Ce second séjour est encore meilleur que celui de l'année dernière…
3 jours avant la fin, la tristesse et la boule au ventre sont déjà là ; on se reprend en vitesse en disant : "Non allez, on ne pleure pas ! Il reste 3 jours, on va en profiter, hein ?"...
Nuit du 21 au 22 juillet : cette fois, personne ne s'est couché. La Ravoire fait la fête, c'est la nuit blanche dans le centre de vacances.
Feu de camp, rigolades, musique, nous la vivons à fond !
Quand le calme retombe et que le soleil estival se lève sur La Ravoire, le matin du 22 juillet 1998, c'est horrible… La nouvelle journée qui commence sera belle, mais pour nous, il est temps d'aller rassembler nos affaires : en fin de matinée, on s'en va.
C'est encore pire qu'un an auparavant : on pleure, ça fait mal, tout le monde se jette dans les bras de tout le monde… Pour certains d'entre nous, c'est vraiment terminé cette fois : nous ne reviendrons plus ici. Il nous reste 2 ans de colo à faire, mais pour les "grands" de 16 et 17 ans, cela se passera désormais dans la région Picardie, bien loin de la Haute-Savoie.
En 1999, une "erreur d'aiguillage" m'envoie en camp de sports mécaniques ! Une petite interruption, en attendant le final en quelque sorte…
En juillet 2000, j'ai 17 ans : pour ma dernière année de colo, je me retrouve à Mers-les-Bains, de nouveau pour un séjour de 3 semaines en musique. La plupart des anciens de La Ravoire sont là, heureusement !
A la fin du séjour, la séparation sera de nouveau ignoble, comme à La Ravoire 2 et 3 ans plus tôt.
Je suis comme ça : je fais partie de ceux qui pleurent quand leurs amis partent, sans savoir si on les reverra un jour ; je n'en ai pas honte.
Le centre de vacances de La Galiote qui nous accueillait, a été démoli en 2008...
En ce 22 juillet 2018, je pense à tous mes camarades d'il y a 20 ans ; en espérant que quelque part en France, certains d'entre eux pensent en ce moment à la même chose que moi, je leur dis à tous : Bon Anniversaire, avec mon meilleur souvenir !...
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