Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Ravoire - Sanatorium
26 novembre 2016

Merci à Eliane pour ce texte ..............

La RAVOIRE cette vieille dame n'est plus elle est partie emportant avec elle le souvenir de millier d'enfants et ados.

Elle résonnait encore des peines et des joies de tous ces enfants qui y ont recouvré la santé, qui en sont repartis la tête pleine d'amitié éphémère ou durable!!!

Nous avons rendus hommage à la RAVOIRE et à son personnel si dévoué aujourd'hui disparu et à ceux qui sont encore là et qui ont laissé dans notre cœur une empreinte indélébile de l'affection qu'il nous ont prodigué remplaçant pour un temps nos Parents,

Merci la RAVOIRE repose en paix tu as fait ton devoir tu resteras gravée dans nos cœurs comme un souvenir doux et mélancolique!!!

Vive la vie que tu nous as rendue MERCI A TOUS!!!!

Publicité
Publicité
26 novembre 2016

1974 - La tuberculose tue encore

Mon père est mort cet année là de la tuberculose. Multirécidiviste il devait pourtant s'en sortir. L'opération de la dernière chance devait mettre KO cette horreur, mais la veille de son opération son corps n'a pas supporté tant d'années de maladie, tant d'années de souffrances, tant d'années loin de sa famille et il est parti

Cette horreur a eu raison de son courage et de sa volonté de guérir.

Combien de "guérisons" pour replonger à nouveau dans l'enfer de la séparation avec sa famille

Combien de sanatoriums miraculeux qui n'ont fait que retarder la fin ?

Mon papa est parti, victime silencieuse de cette maladie honteuse pour certains.

Nous n'étions pas riches, mais nous n'étions pas pauvres. Mon père a rencontré cette horreur alors qu'il était gendarme en Algérie suite à des blessures par armes dans l'exercice de sa fonction.

Il a lutté durant 17 ans contre elle. Il a accepté tous les traitements et opérations qui auraient du le guérir, mais il n'est pas sorti vainqueur de ce combat inégal.

Combien de papas, de mamans, de grand-frères et soeurs ont eux aussi perdus cette bataille ? Moi j'ai réussi mais j'aurais aussi pu perdre 

Cette maladie revient encore et encore et toujours avec à la base la précarité des gens et des personnes. Mais ce n'est pas parce que les gens sont pauvres ou insalubres qu'ils peuvent être malades. Elle s'attaque à nous tous et il est dangeureux d'oublier son existence encore et toujours.

Mon papa est mort alors que l'on commençait à fermer les sanatoriums. Mon papa est mort de la tuberculose

Papa tout seul

26 novembre 2016

La Ravoire se meurt et nous ne pouvons plus rien y faire

15138536_1671741103138741_8748837077436534411_o

Depuis le mois d'Août, il m’a été vraiment difficile d’écrire tout ce que je pouvais ressentir après notre ultime voyage à la Ravoire.

Voir cet endroit que j’aime tant dans cet état de délabrement a été dur à vivre et surtout à encaisser.

Comment continuer à écrire sur la splendeur passée alors que dans quelques temps cet endroit ne sera plus que vivant dans mon cœur et dans celui de tous ceux qui sont passés là bas ?

Comment décrire encore ce que nous avons vécu alors qu’il ne reste que l’agonie de notre passé ?

Je sais que je n’ai pas eu une destinée romantique ou celle que je rêvais étant enfant, mais j’ai vécu des moments d’une intensité hors du commun qui ont fait de moi ce que je suis maintenant.

J’ai écris ce que j’ai pu ressentir en arrivant, et ce que j’ai ressenti en partant de cet endroit, mais les mots n’ont pas été assez forts ou je n’ai pas su décrire ce que j’ai vécu vraiment.

Une adolescence de 14 ans qui apprends qu’elle a une maladie grave, qu’elle peut en mourir, se retrouver dans cet endroit qui va la séparer de sa famille !

Et puis peu à peu, cet endroit que je détestais à mon arrivée, est devenu ma protection, mon avenir, car c’est que la Ravoire m’a offert, MON AVENIR, comme elle a offert l’avenir de tous les adolescents et enfants qui sont allés là bas.

Nous étions malades, nous étions séparés de nos familles, nous étions sous traitements lourds et nous avions des examens médicaux horribles à vivre, et pourtant nous finissions par être heureux de vivre là bas.

La Ravoire nous a protégé des autres, de tous ceux qui avaient peur de nous approcher, elle nous a protégés en nous permettant de reprendre le cours de notre vie, changé à jamais par cet expérience pleine de contrastes dans nos sentiments.

Elle nous a permis de nous rencontrer, générations après générations, de nous fabriquer des souvenirs de pleurs, de rires, de joie et de découragements.

Cet endroit bien sûr, mais aussi toutes les personnes qui travaillaient à notre bien être. Maimaire en tête, mais aussi toutes nos infirmières, et toutes les personnes qui se préoccupaient de nous et de notre santé. Le Docteur Vaquette qui a été la figure paternelle durant notre séjour, sa façon de nous rassurer quand rien n’allait et quand le désespoir et le chagrin nous rendaient agressifs ou même méchants.

La maladie était une injustice, et nous avions tous des périodes où il fallait que l’on évacue cette situation.

Maintenant l’injustice est de voir cet endroit si cher à mon cœur mourir dans l’indifférence totale.

Qui se soucie encore de ces générations de malades, grands et petits qui devaient vivre séparés de leur famille ? qui se soucie encore des angoisses que nous avons pu tous ressentir face à la mort probable ? qui peut imaginer ce que nous avons pu ressentir comme injuste cette partie de notre vie ?

Qui se soucie de nos histoires ?

Nous avons souffert dans nos corps à cause de la gravité de cette maladie, et nous avons guéri

Et maintenant, il nous reste à vivre la fin de vie de cet endroit qui nous a protégés, impuissants devant ce désastre.

Maintenant j’ai retrouvé des ami(e)s avec qui partager mes souvenirs. J’ai retrouvé ma Brigitte qui a partagé avec moi mon passage à la Ravoire, mais combien d’autres je n’ai pas pu retrouver ? Sylvie et Sylvie, Bernardino, Hachour, Marie Claire, Katie qui est partie rejoindre les anges depuis longtemps maintenant, Claudine, Albert, Yannick, Jean et tous les autres que je ne retrouverais jamais.

La Ravoire se meurt certes, mais rien ni personne ne pourra me faire oublier cet endroit, ce que j’y ai vécu. Rien ne pourra faire disparaitre la majesté du parc, l’école et ces bâtiments que j’ai appris à aimer durant mon bref passage là bas.

Les bâtiments peuvent disparaitre mais j’ai avec moi le souvenir de tout le temps que j’ai passé là bas.

Je continuerais à écrire et à décrire ma vie protégée de cette maladie, et ce sera le plus bel hommage que je pourrais rendre à mon passé certes, mais aussi rendre hommage à toutes les personnes, infirmières, médecin, aides en toutes sortes qui m’ont aidé à gagner ma vie sur cette maladie 

Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 13 792
Albums Photos
Archives
Newsletter
Publicité